lundi 5 mars 2012

"Parce qu'il faut bien grandir pour comprendre"

Il m'est arrivé de faire de très mauvais choix, en toute conscience et surtout très tôt.
Malgré le monde qui m'entourait, au fond je me suis très vite sentie seule. Il m'arrivait de prétexter une balade avec le chien pour me draper de solitude. Je parcourais plusieurs lieux pour m'isoler. Je pouvais rester ainsi 1,2,3, heures et plus encore. L'avantage d'avoir grandi à la campagne c'est que ce genre de localisation se trouve facilement. Je m'asseyais en regardant Roméo vagabondait ici et là, débusquer les lapins et m'amuser de sa mine déconfite quand il le perdait de vue. Parfois il venait se coucher contre moi, et on restait là tranquillement à écouter le vent du crépuscule fouettait allègrement les arbres autour de nous.
Je me souviens la première fois que je suis rentrée après une escapade du genre tout le monde était inquiet bien entendu mais il a finit par s'y faire. S'habituant peu à peu par mes absences de plus en plus fréquentes et qui de toutes évidences passèrent rapidement inaperçue.
C'est sûrement à cette période que j'ai pris pleinement conscience de mon étrangeté. Je l'avais tout à fait accepté mais dès fois elle continue à m'effrayer.
Grisée par ce côté marginal que je voulais renforcer, revendiquer, c'est tout naturellement qu'alors à peine âgée de 13 ans, j'ai allumé la cigarette qui fut la première de toute une liste, que j'ai commencé à me replier sur moi même, n'incitant plus vraiment à la conversation. Dans cette attitude calme, tout n'était que fureur, désenchantement, tristesse et autre sentiment qu'on ne soupçonnerait pas.
La douleur dans la douleur devenait apaisante. Je m'y accommodais, je pensais que je n'avais besoin de personne. Et comme souvent par la suite, je me trompais.
Mauvais choix rime souvent avec mauvaises fréquentations. Je mettais mon nez là où je ne devais pas, toujours prête à de nouvelles expériences. Désinvolte face à l'autorité, complètement sourde aux mises en garde.
C'est quand le temps des sentiments est arrivé que j'ai compris que je n'étais pas du tout du bon côté.
Pour la première fois depuis longtemps, j'ai connu la déception, et mon ancienne amie, la douleur, que j'avais totalement dénigrée est revenue.
Quand on est ado' on est très con, stupide et immature. Le temps m'a bien fait comprendre qu'en fait être ado c'est pas devenir grand c'est juste être un grand idiot qui veut faire le grand.

Et toutes ces choses découvertes trop tôt, si j'en avais le pouvoir, je serais remonter dans le temps pour stopper chacun de mes gestes. Pour pouvoir les commencer plus tard. Mais si j'en avais eu le pouvoir...

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