lundi 5 mars 2012

"Cette histoire est drapée dans le mensonge et les élucubrations mais son fond est véridique." Big Fish

La fillette était endormie depuis 1h déjà. Dans l'obscurité, à proximité de son lit elle percevait le souffle régulier de ses petites soeurs qui dormaient à poings fermés. Elle s'enroula un peu plus dans sa couette en fermant les yeux pour replonger dans le monde des songes.
A peine quelques minutes passèrent, des minutes aux accents d'éternité. 
Au loin, un bruit étouffé venait de briser le silence, une voix qui se voulait discrète et une autre qui faisait pas du tout d'effort, chacune de ses phrases ponctuée par un coup de poing sur un panneau de bois. 
Il était vendredi soir et ça recommençait déjà. 
Elle se serra un peu plus dans ses couvertures en espérant faire taire ce tapage qui n'allait pas tarder à éveiller toute la maisonnée.
(Pense à autre chose, quelque chose de beau, de jolie, de gentille. Pense au bonheur. Mais c'est quoi le bonheur?)
Un cri, une porte qui s'ouvre à la volée, des pas qui dévalent précipitamment les escaliers.  
Colère, exaspération et dureté de la raison se mêlent pour créer le plus grande confusion. Encore. 

N'y tenant plus, fichue curiosité, elle se glissa tout doucement hors de son lit, ouvrit la porte qui séparait sagement l'équilibre de la nuit et la bêtise humaine. 
Ayant pris soin de fermer la porte derrière elle, elle marcha sur la pointe de ses petits pieds et s'arrêta dans un angle stratégique des escaliers en bois. Masquée par la pénombre et la rambarde elle voyait tout et entendait tout. Ca ne lui plut pas et voulu regagner sa chambre. Mais devant ce sinistre et grotesque spectacle, elle en perdit la force et restât là, un pluie silencieuse sur sur joues. 
Bien des minutes après quand le calme fut revenue par la force des bras de la raison, elle en sentit d'autres qui la secouèrent tout doucement. La présence aimante qu'elle avait vue humiliée sans vraiment comprendre la raison d'un tel acharnement. 
"Tu es réveillée trésor, retourne te coucher. Il ne faut pas pleurer. Viens, c'est fini."



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